« The Trail », une course de 110 km avec 2700m de D+ à Sens, à 150 km de Paris. La tentation d’aller vérifier le succès de la première édition en 2013 était trop forte. Après avoir écouté le récit de Cédric, un autre mordu de Trail, qui a couru le 110 km l’année dernière, c’est sûr, je serais au départ de « the Trail », le 3 mai prochain.
Reste un problème…la préparation. Entre l’EcoTrail, puis la semaine suivante le marathon de Paris, il me reste trois semaines pour me préparer. Une semaine de préparation sur les sentiers côtiers du golfe du Morbihan devrait me permettre de cumuler le fond, pour le reste, on verra…
Nous y voilà…la voiture est garée sur le parking du stade de la Convention à SENS. Je vérifie plusieurs fois mon sac, 110 km, cela laisse une certaine part d’imprévus. Lionel, mon accompagnateur, prépare les différentes boissons et gels pour les sept ravitaillements qui nous attendent. Il révise son parcours, car pour lui aussi, il va s’agir d’une véritable épreuve d’endurance.
15H00, le départ est donné sous le soleil après un court briefing de sécurité. Dès les premiers mètres, un petit groupe de coureurs accélèrent et s’échappent sur le bitume de SENS. En grand favori, Guillaume VIMENEY, reste aux avants postes, mais sans prendre les commandes. Nous sortons très vite de Sens. Les premiers 5 kilomètres sont avalés à plus de 14 km/h malgré deux difficultés où la marche est obligatoire.
C’est en compagnie de Sylvain BAZIN, un coureur avec qui j’ai eu la chance de fouler les dunes de la « Trans’Aq », que je traverse le premier ravitaillement de COLLEMIERS sans m’arrêter. Malgré le beau temps, la température reste fraîche, et l’allure soutenue. Nous traversons des champs de colza, dont la couleur jaune est éclatante, puis retrouvons les sentiers des sous-bois, et leur fraîcheur.
Je choisis de laisser la tête de course s’éloigner préférant me préserver. Au 2nd ravitaillement de CHAUMOT, je pointe à la 9ème place. Lionel gère mon sac à la façon d’un « Pit Stop » de F1. Pas une seconde de perdue. Les chemins sont relativement techniques et difficiles car l’herbe cache souvent les ornières laissées par les tracteurs, les genoux et les chevilles souffrent un peu. Heureusement les paysages qui s’ouvrent devant nous sur de grands vallons très colorés, nous font un peu oublier la rudesse et les difficultés de ce début de course. Au passage du marathon, je ne peux pas m’empêcher de regarder la montre… 3H44’.
Au ravitaillement de St JULIEN, je passe en 3ème position, mais c’est sans compter sur un débalissage « sauvage » dont je vais faire les frais. Mon GPS, m’indiquera plus tard, que j’ai rallongé mon parcours de 2 km… 2km à tricoter dans les bois… je perds une place et près de 15 minutes. Même si c’est frustrant, c’est le jeu !
Je décide de conserver ce rythme jusqu’à VILLENEUVE SUR YONNE, où nous attend une boucle technique de 24 km avec un dénivelé conséquent. En arrivant au ravitaillement, je vois avec étonnement le coureur qui était en 2nd place assis devant son sac. Il m’apprend, qu’il préfère stopper là. Fatigué, à 52 km de SENS, il ne se sent pas la force de continuer. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Même avec mon erreur sur le parcours, je suis toujours 3eme…. Je suis reboosté. Si je ne lâche rien, je peux garder ma position et pourquoi ne pas rattraper le 2nd, Emmanuel VERRIERE. Lionel me confirme que j’ai encore l’air frais, et me remplit mes bidons.
Nous basculons enfin dans la nuit. L’obscurité se fait tout doucement. Au même moment j’arrive au sommet d’une petite colline, en me retournant je peux profiter de la vue sur VILLENEUVE SUR YONNE qui plonge tout éclairé dans la nuit. Je m’aperçois aussi que derrière moi, deux coureurs ont déjà sortis leur lampe frontale, et ne sont pas à plus de 15 minutes de moi. Je sors à mon tour ma lampe, une NAO, c’est elle qui va me guider maintenant. J’ai l’impression qu’un camion éclaire la route, tellement son éclairage est efficace ! Je commence à ressentir vraiment le froid, mes mains sont même gonflées et me gênent considérablement. Au 80 km, j’en suis à 7H44’ (20 minutes de plus que sur l’EcoTrail). La fatigue s’installe doucement, et malgré la puissance de ma lampe, je crains constamment de manquer de vigilance et de louper une balise. Le silence est impressionnant ! Tout juste rompu par le bruit des animaux nocturnes.
En arrivant de nouveau sur VILLENEUVE SUR YONNE, Lionel et Cédric m’indiquent que l’écart avec le 2nd a diminué, 12 minutes. Le tempo est encore correct, tout est possible. Il me reste encore 28 km à faire. Les jambes répondent bien, et surtout j’ai envie, envie de rattraper Emmanuel, envie de ramener une « Piston Cup » à mon principal supporter, mon fils.
Bonjour Christophe,
J’ai fait ta connaissance sur le stand Uglow, lors de l’UTB 2014.
Depuis, par curiosité, je regarde les résultats des courses auxquelles je participe et vérifie si tu cours.
Bon je n’ai pas ton niveau, encore. Je commence le trail, mais je ne désespère pas.
Vu que je vais faire le 110km de The trail, je cherchais des récits de courses.
Merci pour les précisions que tu apportes.
Félicitations pour l’éco trail, tu as bien couru.